Cannes 2012 a été l’occasion de découvrir quelques nouveautés fort intéressantes :

Première halte du salon, le stand de Plato Magazine, pour y retrouver Didier et Marie. Mais aussi pour y sacrifier au rituel annuel : le renouvellement de mon abonnement à ce magazine, et au choix du jeu offert. Cette année, Et toque! emportera mon suffrage, après moultes hésitations notamment avec Santiago de Cuba présent aussi sur les étagères. Profitant de cette première journée assez calme, je découvre le prototype du futur jeu de la maison d’édition Sit Down! des mêmes Didier et Marie, “Karnag”, sortie prévue à Essen 2012. Nous sommes des druides qui doivent empêcher des créatures maléfiques surgissant d’un puits maudit d’envahir notre monde. Ils peuvent les capturer ou les contenir dans un périmètre magique entouré de pierres alignées qui se transforment en menhir. Un bon moment ludique, plein de paramètres à gérer. Du coup la partie d’initiation est un peu longue, mais promet beaucoup de plaisir pour des parties futures, une fois le jeu maîtrisé. Je vous en reparlerai plus longuement dans un article dédié.

Puis me voilà parti pour 3 jours de déambulations d’un stand à l’autre, à la recherche de surprises ludiques de qualité.

Takenoko tout d’abord : pas vraiment une surprise car on savait déjà pas mal de choses sur ce jeu. Je confirme qu’il s’agit d’un excellent jeu de stratégie, léger et très abordable, mais aussi très agréable grâce à son matériel de qualité aux couleurs pastels. Il était sur ma liste d’achats depuis déjà plusieurs mois, bien avant d’être sacré lauréat du “Jeu de l’année 2012”. Une partie de test m’a confirmé dans mon choix : Et hop ! dans ma hotte. Oui, mon bon monsieur ! J’ai des hottes pour toutes les occasions, et on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

Takenoko

Takenoko

Ensuite direction le stand de Ludonaute. Bon, là, pas de surprise pour moi car j’ai la chance de compter les éditeur/auteur parmi mes amis et presque voisins. Je connais donc les jeux de leur gamme, je les pratique régulièrement et les fais découvrir dès que l’occasion se présente.Shitenno leur dernière création est à mes yeux une pure merveille : simple à expliquer, fluide comme le sont toujours les jeux Ludonaute, beau avec ses illustrations de Vincent Dutrait, et subtil en diable dans la finesse de son mécanisme.

Shitenno

Shitenno

Je me rends dans la foulée sur le stand de Libellud, où m’attend Dixit Jinx, second sur ma liste de courses. Une nouveauté où les graphismes de Monsieur Dominique Ehrhard font partie intégrante du mécanisme même du jeu et du plaisir qu’on prend à y jouer. Dans la pure ligne du Dixit original de J-L. Roubira, mais assez différent dans les sensations qu’il procure, ce jeu magnifique laisse perplexe par la difficulté insoupçonnée à générer ce petit doute entre plusieurs cartes qui vous permettra de gagner des points. Malheureusement, je n’ai pas eu l’opportunité de tester le futur jeu de la gamme, Seasons, car les tables ont été assaillies de joueurs pendant toute la durée du salon. Mais les tables d’amis qui ont pu y accéder m’ont assuré que le jeu en vaudra la chandelle à sa sortie cet été.

Dixit Jinx

Dixit Jinx

Une vraie démonstration enfin avec Hawaï chez Filosofia. Bon, ce n’est pas le farniente et le surf, pour sur ! Mais beaucoup de plaisir à gérer la croissance des villages de huttes polynésiennes. Achat à prévoir…

Hawaï

Hawaï

Puis, au détour d’une allée peuplée de T-shirts oranges, alors que je trouve mon ami Thomas, ludothécaire près du Havre (si, si, cette ville existe, ce n’est pas qu’un thème de jeu) nous sommes conviés à tester String Railways, un jeu japonais qui va être édité en français d’ici quelques semaines. Il s’agit d’un “Aventuriers du rail” avec des bouts de ficelle !? Non, je plaisante, rien à voir avec le monument ludique de Days of Wonder signé Alan R. Moon. Mais un petit jeu (parties de 15mn) simple et rigolo que tout le monde à la table a adoré ! Un pays imaginaire aux frontières, montagnes et fleuves représentés par des “lassos” en ficelle ; des tuiles carrées représentant des gares, que chacun piochera à son tour ; et puis un réseau ferré qui va se constituer en utilisant les 5 ficelles (4 courtes et 1 plus longue) de chaque joueur. Très fun !

String railway

String railway

Et puis LA découverte du salon à mes yeux : Pastiche chez Asyncron. Un jeu magnifique là aussi, ou les faussaires copistes que nous jouons doivent reproduire de superbes tableaux de maître, et pour cela obtenir les mélanges de couleurs adéquats. Un matériel… somptueux, il n’y a pas d’autre mot : 2 petits chevalets en bois par joueur pour y poser les reproductions des tableaux à copier, un plateau en forme de palette de peintre… En posant des tuiles hexagonales sur lesquelles se trouvent des couleurs primaires, chaque joueur doit obtenir des mélanges de couleurs qui leur seront nécessaires à leur œuvre, soit directement, soit par le biais d’échanges avec les autres copistes. Primé par le Club Mensa, connu pour son exigence, ce jeu est aussi agréable par l’évidence de sa thématique que par la qualité du matériel. Il fonctionne aussi bien à 2 qu’à 4, sans avoir à aménager les règles. Et le livret de règles offre 2 pages didactiques sur la théorie de la couleur. Attention, Asyncron distribue pour l’instant la version internationale éditée par Gryphon Games (qui nous a habitués à cette qualité de matériel) : cette version est parfaitement jouable par des francophones, seul bémol, les titres des tableaux en anglais qui ne sont pas toujours faciles à rapprocher de ceux connus en français.

Pastiche

Pastiche

 

Voilà l’essentiel de ce que j’ai retenu de Cannes 2012. Pardon pour tous les autres jeux de qualité que j’ai croisés, snobés, oubliés, ratés, etc…